lundi 15 avril 2013

Souvenirs de l'été 1937

Le temps des scouts avec martin et moi.

Nous étions trop nombreux, une quarantaine de scouts. On allait camper, pareil, avec quelques guides qui nous surveillaient. Mais, il y a eu un plus beau temps où on a été divisé en petits groupes. C'était à notre dernière année de scouts, celle des routiers.

Notre petit groupe de routiers était formé de véritables amis: Henri, Martin, Harri et Henri (un deuxième Henri, qui se faisait appeler Hank). Le groupe était formé par les scouts, et l'organisme nous payait l'habillement et les projets. Nous avons loué un petit local et nous avons choisis un projet sur lequel, nous allions tous les quatre travailler.

C'était une tour de signalisation, tous ont a travaillé dessus. Dans le temps, il n'y avait pas de communication ipad, ou cellulaire, il n'y avait que le morse ou la signalisation avec des drapeaux. La tour que nous fabriquions servait à faire la signalisation par drapeaux.

Il n'y avait aucun clou, mais seulement des noeuds spéciaux. Il fallait bien planifier et préparer la tour. C'était un vrai travail d'équipe.
C'était l'année 1937. Le grand jamboree (rassemblement mondial de scouts) avait lieu en Hollande, et on en a pris part. Il y avait des scouts de toutes les nations, c'était formidable. Et nous y avons vu, des indiens, tout en plumes.






Pis après le jamboree, notre groupe s'est défait. Mais les deux seuls qui sont restés soudés, s'étaient Henri et Martin, amis de toujours, qui allaient camper à tous les week ends, avec une tente passe-partout.

Toutes les fins de semaines, on partait faire du camp.
En fait, Martin s'était fait une blonde. Et puis, la blonde était dans un college dirigé par les soeurs.
Nous, ce qu'on faisait, on campait toujours très proche de là, et puis on allait la visiter.
En entrant dans le couvent, moi, je me faisais passer pour le cousin de la jeune fille. Martin et moi pouvions donc aller la voir dans sa chambre.

C'était le plus beau des temps, et c'était vrai. Un jour, en attendant la blonde, on a virer tous les cadres à l'envers sur le mur. Mais on s'est fait prendre, et les soeurs ont découvert que j'était pas le cousin de la jeune fille. Elle s'est fait renvoyer du couvent... Martin ne l'a plus jamais revue. Il a perdu son amoureuse.

Malgré la grande peine d'amour de martin, l'amitié entre nous deux a toujours resté.


vendredi 20 avril 2012

On voulait juste rigoler, nous!

Après les célébrations de pâques, arrivait tranquillement l'été. On retournait à la vie normal d'un enfant de 7 ans... La fin des classes, les vacances d'été...

J'étais louveteau, première section des scouts. Je me souviens.

J'allais camper une semaine avec les louveteaux durant l'été. J'adorais cette semaine.
J'y allait toujours avec mon chum de gars, Martin. On était dans la même troupe, toujours ensemble. Le camp était toujours au même endroit, où quelques années plus tard, j'allais me cacher pendant la guerre (lire ici ).

Martin et moi, on en a fait des coups ensemble dans notre vie... Des bons coups, mais aussi des mauvais coups... On aimait jouer des tours.

Au camp, après chaque repas, je me souviens, on devait laver la vaisselle. Et ça nous tannait... beaucoup!!!

Un jour, Martin et moi on a fait un petit coup aux trois personnes qui étaient responsables. Il y avait une dame de 49 ans et ses assistantes, un peu plus jeunes...

Martin et moi ont a décidé de cacher tous les linges à vaisselle et les savons. On aimait pas laver la vaisselle et on ne voulait surtout plus la laver le lendemain!!! Le lendemain, lorsque tous sont arrivés pour faire la vaisselle, la dame a bien cherché les linges, mais ne les a jamais trouvés... hihihi!

Bien sûr, la dame a découvert que c'était nous et nous avons été punis.
Après le camp, la dame est venu voir nos parents et a expliqué les coups qu'on avait fait (vous aurez compris qu'il y en avait plusieurs).

Pendant la semaine, on avait gagné des badges de louveteaux, et bien, à la fin du camp, devant nos parents, la dame nous a dégradé de nos insignes, de nos écuissons qu'on avait gagné! Ça a été pour moi et Martin...Et bien, on a toujours eu dans l'idée qu'on a été puni très sévèrement, non raisonnablement pour simplement des petits coups qu'on aimait jouer.

On voulait juste rigoler, nous!


dimanche 1 avril 2012

Le dimanche des rameaux

Ce temps, cette période de l'année, me fait penser à un anecdote de mon enfance... Dans mon jeune temps, les gens étaient beaucoup plus attachés aux différentes festivités religieuses: Noël, pâques.. Le carême était bien spécial. Pour nous, les enfants, c'était une période de pénitence, pas le droit de friandises, et portions de nourriture diminuées. Lorsque la fin du carême était proche, et que nous avions si hâte de manger à nouveau des bonbons, il y avait les festivités du dimanche des rameaux. Mes parents allaient donc chercher une branche de palmier (le rameau) au magasin et tous ensemble, nous le décorions: guirlandes, couleurs... Et un coq en pain, en haut complètement du palmier. Il avait tout d'un coq: les yeux, la crête rouge et la queue toute allongée. Autour du coq, tout plein de bonbons! Avec cette arbre, la famille se retrouvait dans les rues d'Enschede et c'était la parade du dimanche des rameaux. Le palmier était notre fierté et nous le portions très haut en se promenant. il reignait une certaine compétition entre familles: de qui aurait le plus beau palmier! Il y a un an, ou le dimanche ne s'est pas passé comme les autres... Celui-ci est bien gravé dans ma mémoire, celui de mes 8 ans. Mon plus grand frère, Hermann, décédé maintenant, était venu passer la semaine à la maison pour les festivités. Il revenait du séminaire, ou il faisait ses études de prêtrise. En arrivant à la maison, le jeudi, lui et ses collègues sont allés dans le salon et ont vus l'arbre, déjà tout décoré. Ils l'ont trouvé bien beau, très beau et l'ont dévoré!!! Ils se sont payé la traite. ... Plus de coq... Plus de bonbons... Nous étions bien tristes et fâchés, surtout que mes parents n'avaient pas les sous pour en racheter un autre. Hermann s'est fait chicané, mais nous étions tous punis, nous n'avions plus de récompense pour notre si long carême! Ma sœur doit s'en rappeler elle aussi, elle pourrait même vous dire les noms des collègues d'Hermann. Elle a une très bonne mémoire pour ce genre de chose. C'est ce que je me rappelle de ma préparation de pâques, ça fait peu être pas grand chose pour vous, un anecdote bien banal mais moi, c'est une partie de ma vie, et je vais m en souvenir longtemps... Longtemps...

lundi 1 août 2011

Deux époques

En 1951, ma valise s'est faite la veille au soir avant mon départ, à la dernière minute. J'étais fébrile.
En 2011, je suis aussi fébrile du départ et ma valise s'est faite la veille au soir...

Avant, je partais pour un terrain inconnu, de l'autre coté de l'océan. Le Canada. Pays beaucoup trop vaste pour le gars de campagne que j'étais.

Maintenant, je retourne en terrain plus que connu, mais autant émouvant, revoir mon enfance et mon adolescence: Enschede, Amsterdam, la ferme Boers...

Il y  a 60 ans, j'allais apprendre le français et découvrir le Québec.

Aujourd'hui, ma première langue coule naturellement et rapidement. J'en oublie même de reparler en français quand je téléphone ma femme et mes enfants au Canada.

Je suis en vacances pour deux semaines dans mon magnifique pays qu'on appelle la Hollande... Je vous raconte tout à mon retour.

mardi 12 juillet 2011

Une rencontre qui fait du bien

Au tout début du voyage dans le SS Washington, je me suis lié d'amitié avec une famille d'allemands qui devait débarquer à New York. Je les avaient entendu parler allemand dès mon arrivée sur le bateau. 
C'était bien les seuls que j'ai compris dès le début!


Dès le premier souper, nous nous sommes assis ensemble à la table. Nous avons fait connaissance.
J'ai passé toute la traversée avec eux. Ils étaient très aimables et moi et j'étais très content d'avoir de la compagnie sur le bateau. Et le SS Washington était rempli de divertissements: pétanque, piscine, etc. Alors, nous en avons bien profité!

Mes nouveaux amis arrivaient à me détendre, et une chance! J'étais tout de même un peu stressé face à mon arrivée au Canada. J'imaginais un pays de cowboys!  



lundi 20 juin 2011

Ça serre en dedans...

Lorsqu'on voit notre grande soeur, Tony, grimpée sur la clôture du quai, notre père et notre frère tout près d'elle, ça serre. ''Ça serre en dedans.''


Les adieux sont difficiles d'en haut, de cette promenade du bateau. Je les regarde s'éloigner. Ou plutôt, je les vois devenir de plus en plus petits, mais c'est moi qui m'éloigne.
C'est là qu'on réalise qu'on ne peut revenir en arrière. Qu'on est seul dans une aventure trop grande pour soi. On se sent triste, inquiet...

...

J'observe et j'écoute les gens autour. Seul. Des familles voyagent ensemble, des amis aussi. Je ne comprend rien de ce qu'ils disent. Français, polonais, italien...
Je décide de redescendre sur le pont.

- Guten tag.
Je ne suis pas si seul après tout.


samedi 4 juin 2011

D'Hendrikus à Henri

Les derniers jours en Hollande, en on été de grands va-et-vient.

Je devais aller remettre mes papiers, mes permis, mon pistolet aux autorités douanières avant de partir.

La seule façon que je puisse voir mon père avant de partir était qu'il me rejoigne après les douanes. Je n'avais pas le temps de repasser par Enskede pour dire au revoir à tous le monde.

Mon père m'a rejoint à Zwolle, la station centrale de la Hollande. De cette station de train, il était possible de partir dans tous les coins de la Hollande.
De là, mon père a transité vers mon train et est embarqué dans le même wagon que moi.
Nous avons fait la route vers Amsterdam ensemble, rejoignant Jean, mon frère qui nous conduirait jusqu'à Rotterdam, le lieu d'embarquement pour Halifax.

Rendus à Rotterdam, nous sommes aller rejoindre la procure des prêtres de Sacré-Coeur, où ma valise en bois était déjà prête. Les prêtes prennaient soins des préparatifs et de ma valise. Ils s'étaient assuré qu'elle se rendre à Rotterdam et qu'elle se rendrait dans le bateau et à Halifax.
Ces prêtres allaient être mes hôtes, mes amis et mes professeurs pour les prochains mois au Québec.
Ils m'ont raccompagné jusqu'au bateau.

Moi, je n'avais que ma valise à main et mon ticket d'embarquement.

Il était à 5h00. Le bateau décollait dans quelques instants. Nerveux, après avoir dit au revoir à mon père et à Jean, mon frère qui nous avait aussi rejoint à Amsterdam, j'ai monté les marches du bateau.

Je me suis rendu au troisième deck de la promenade pour observer la Hollande, mon pays, une dernière fois avant mon départ.

De là, j'ai pu voir ma soeur Tonny, au côté de mon père, qui avait réussi par chance à arriver juste avant mon départ.

Je lui ai fait des signes de la main, j'étais très content de la voir si près. Mais, elle était pourtant déjà si loin...
Je ne sais pas si elle m'a vu et qu'elle a su que moi, je l'ai vu, elle était tellement petite sur le quai, à coté de mon père et de mon frère.

Le bateau est alors parti. C'est ainsi que, moi, Hendrikus, je suis devenu Henri.