samedi 23 avril 2011

Profession: Douanier

L'année 1950.

Profession: Douanier.

Ce temps a été pour moi, un très beau temps. J'ai rencontré des confrères qui sont devenus des amis. Je me suis même fait des amis de l'autre côté de la frontière, en Allemagne  J'ai aussi rencontré une Mimi qui m'a tombé dans l'oeil, mais ça c'est une autre histoire.

Ma mère ne voyait pas ça si bien, elle, la douane. Encore une sorte d'uniforme miliaire. Entraînement ''self-defense''. Patrouiller dans le champ à la frontière: le jour, le soir, la nuit. Peu importe la température.
On était armés, soit avec un revolver ou un fusil, semblables à ceux de l'armée. 
Bref, tout pour qu'une mère n'aime pas ça.
 


C'est pourquoi qu'elle demanda à mon frère, Hermann, de veiller sur moi. Il devait partir pour les États-Unis puis vers le Canada. Maman voulait que j'y aille le rejoindre, une fois qu'il y serait installé et qu'il me trouve un endroit où rester et une job.

Quelques temps après, le 13 février 1951, je m'embarquais pour le Canada sur le SS Washington. 




samedi 16 avril 2011

Direction: Lonneker

Mon père était toujours là pour nous gâter. Ce que j'aimais par dessus tout, c'est quand il nous amenait nous promener. Direction: Lonneker.

La famille Reerink dirigeait un petit café-restaurant où on servait ''liqueurs'' pour les petits et grands, mais aussi des repas légers. Mon père y arrêtait souvent pour prendre des petites longues pauses pendant notre promenade.

On n'y rentrait jamais par la porte principale. Ma mère disait toujours à mon père "Johannus! On entre pas par la porte d'en avant".
C'était que ma mère était une brillante femme, elle connaissait son mari et savait qu'on jouait à l'argent aux tables du resto. Pour résister, mieux vaut passer par la cuisine!

Une fois entrés, nous restions en arrière. Il y avait toujours une petite rencontre amicale. On y jouait aux cartes (sans argent, cette fois!). Nous, les jeunes, ont jouait à la cachette dans la grange d'à coté.


Ce fut d'ailleurs bien de la chance que nous restions en cuisine. Grâce à ces liqueurs bien froides, ces parties de cartes et de cachette, nous avons développer des liens d'amitié avec plusieurs familles: Reerink et Boers, entre autres.

Quelques années plus tard, en 1942, ce fut une de ces familles, les Boers qui prirent le risque de m'héberger pour éviter l’enrôlement.

La ferme de la famille Boers, au point A.
A venir: un compte-rendu en détails des cachettes que j'utilisais...

lundi 11 avril 2011

J'étais un petit farceur

Je me suis cachée une bonne partie de ma jeunesse. De 1942 à 1945, oui, je suis resté caché pour échapper aux Allemands.
Mais même avant cela, je me cachais pour échapper à mes soeurs!

J'ai fait mes années primaires à la Koops-School, l'école du coin. Mes soeurs m'accompagnaient à tous les matins pour s'y rendre.

Je ne sais plus si c'était par manque d'intérêt ou pour simplement jouer un tour à ma soeur Tonny. Mais, 
à tous les jours, c'était pareil.  

Sur notre route, il y avait un type de toilettes publics pour hommes de l'époque. J'y courrais. Je m'y cachais et j'attendais. Hihihihi. J'attendais la réaction de ma soeur, toujours la même:

- HENNNNRIII, Où es-tu? criait Tonny.
- Cherche-moi.
- Il faut aller à l'école.
- Cherche-moi. Trouves-moi. Et j'irai à l'école.

Tonny soupirait un coup, puis par défaite, me cherchait. Elle savait bien où je me trouvais. Elle entrait, m'aggripait. Par mon manteau, elle me traînait jusque dans la cours d'école.

Ah, oui. Ce n'était que partie remise... 
J'avais 8 ans et j'étais un petit farceur.

lundi 4 avril 2011

Je me suis donc caché...

Je suis resté caché pendant pratiquement 3 ans, de 1942 à la fin de la guerre en 1945.
Chez la famille Boers, j'étais comme leur garçon et leur frère.

Je n'étais pas à proprement dit toujours caché.
Souvent, un garçon venait nous annoncer que des Allemands se regroupaient au village. C'était le moment, nous savions que sous peu, ils feraient le tour des fermes pour en trouver des gars comme nous.

Nous étions les  six garçons à courir se réfugier dans la grange et attendre qu'ils s'en aillent. Nous avions créé une petite cachette en dessous du plancher, une autre dans des bottes de foin.
Nous attendions une ou deux heures, jusqu'à ce que le bruit s'estompe et que le stress diminue. Un de nous était juif. Lui, il avait encore plus peur que nous. Parfois, on attendait la tombée de la nuit, pendant trois ou quatre heure pour enfin ressortir.

C'était une attente insoutenable, dans le noir et dans le silence.